14 % : c’est la part des véhicules importés qui n’obtiennent pas leur immatriculation du premier coup en Norvège. Ce chiffre ne relève pas de l’anecdote : il dit la rigueur d’un pays qui ne laisse rien passer en matière d’automobile.
Toute voiture qui arrive en Norvège doit obligatoirement passer une inspection technique avant d’espérer recevoir une plaque locale. Qu’elle vienne de Suède, d’Italie ou d’un autre pays de l’EEE, la règle s’applique sans exception. Et pour les taxes, la grille est sans indulgence : tout dépend des émissions de CO2 et de NOx. Ce mode de calcul fait parfois grimper la facture du simple au triple, selon le modèle et la motorisation.
Jusqu’à récemment, les modèles électriques profitaient d’un traitement de faveur, mais depuis 2023, la Norvège a resserré la vis : l’exonération automatique est désormais un souvenir. Le moindre dossier incomplet ou erreur administrative entraîne très vite des sanctions : saisie immédiate par la douane, immobilisation du véhicule, procédure de clarification sans délai de recours. Ici, tout se joue dans la préparation du dossier.
Pourquoi importer une voiture en Norvège attire de plus en plus d’automobilistes
Le paysage automobile norvégien se transforme rapidement. Importer une voiture en Norvège n’est plus réservé à quelques initiés ; c’est désormais une solution réelle pour ceux qui veulent sortir du lot ou acquérir un modèle absent des showrooms locaux. Cela tient à une vérité simple : le marché norvégien ne satisfait pas toutes les envies, surtout dès qu’il s’agit de versions rares ou de motorisations spécifiques.
Grâce à sa coordination économique avec ses voisins européens, la Norvège, bien qu’en dehors de l’Union européenne, a opté pour des démarches plus accessibles par rapport aux pays strictement hors UE. Résultat : un trafic croissant de véhicules venus de France, d’Allemagne ou d’Italie.
Plusieurs éléments expliquent cet engouement pour l’importation :
- Une partie des modèles hybrides et électriques, que l’on ne trouve pas chez les concessionnaires norvégiens, arrivent par canal d’import pour satisfaire une demande précise.
- Les amateurs de sportives ou de voitures de collection se tournent souvent vers l’Hexagone ou l’Allemagne, deux marchés aux offres historiques plus larges.
- Même après addition des taxes et frais, certains tarifs européens restent redoutablement compétitifs, ce qui rend la démarche attrayante.
La législation commune à l’EEE et une fiscalité pensée pour encourager les véhicules “propres” alimentent ce mouvement. Le défi : choisir un modèle compatible avec les réalités norvégiennes, entre longs trajets, météo exigeante et attentes écologiques affirmées.
Quelles règles organisent l’importation de véhicules dans le pays ?
Celui qui veut importer un véhicule en Norvège se heurte à un parcours strict, balisé d’étapes sans raccourci. Tout commence à la douane : il faut présenter un certificat de dédouanement prouvant que la TVA (25 %) et, le cas échéant, les droits de douane ont bien été réglés. Pour les véhicules en provenance directe de l’EEE ou d’un pays ayant un accord économique, ces droits sont allégés, à condition de pouvoir fournir le certificat EUR.1.
Le passage obligé reste le certificat de conformité européen (COC) : il certifie que l’auto répond aux critères techniques norvégiens. Sans ce papier, inutile de prétendre à la plaque locale. Un contrôle technique valide est aussi exigé (moins de deux ans pour les voitures âgées de plus de quatre ans), à présenter dès le débarquement.
Le dossier à rassembler : carte grise originale, facture d’achat, preuve du paiement de la TVA, droits de douane s’il y a lieu, certificat de conformité, certificat de dédouanement, et rapport du contrôle technique. En France, la radiation du véhicule s’accomplit via l’agence nationale des titres sécurisés, puis relais pris par le service norvégien compétent côté immatriculation.
Lorsque le parcours est bouclé, le véhicule décroche enfin sa plaque norvégienne, synonyme de circulation en toute légalité. La ligne d’arrivée se mérite document par document.
Étapes clés et documents nécessaires pour réussir sa démarche
Le parcours administratif : tout sauf improvisé
Avant de se lancer dans l’importation d’un véhicule en Norvège, il convient d’anticiper chaque étape et de réunir sans faute un certificat de conformité, preuve du respect des normes européennes. Il s’agit aussi du sésame pour convaincre les autorités norvégiennes.
L’inspection à la douane : le certificat de dédouanement, attestant du paiement de la TVA et, si besoin, des droits d’entrée. Pour bénéficier des conditions tarifaires réservées à l’Union européenne ou à certains pays partenaires, la présentation du certificat EUR.1 est décisive.
Contrôle technique et composition du dossier
Un contrôle technique en cours de validité reste obligatoire (moins de deux ans pour une voiture de plus de quatre ans). S’ajoutent la carte grise d’origine, la facture d’achat, la preuve de paiement de la TVA et un justificatif d’identité.
- Certificat de conformité (COC)
- Certificat de dédouanement
- Certificat EUR.1 (pour les véhicules éligibles)
- Contrôle technique valide
- Carte grise d’origine
- Facture d’achat
- Justificatif d’identité
La demande d’immatriculation doit être déposée auprès de l’administration norvégienne prévue à cet effet. À la moindre absence de pièce, la procédure s’arrête net. Pour les véhicules français, la radiation de la carte grise devra être obtenue avant que la Norvège n’accorde le précieux sésame.
Coûts, taxes et bonnes pratiques pour bien organiser son importation
Des taxes à bien intégrer dans le calcul
La TVA norvégienne, à 25 %, alourdit sensiblement le montant total en cas d’importation. Elle s’applique sur la valeur d’achat additionnée du transport. Pour un véhicule de moins de six mois, la base de calcul reste le prix total payé ; passé ce délai, c’est la valeur résiduelle qui sert de référence, la douane norvégienne effectuant ses propres contrôles.
Les droits de douane sont quant à eux fixés à 10,7 % pour les véhicules en provenance de pays extérieurs à l’Union européenne ou aux accords économiques. Les autos françaises passent sous les fourches caudines du certificat EUR.1 certes, mais un certificat de dédouanement non conforme peut avoir des conséquences immédiates.
Anticiper toute la logistique
Au-delà des taxes, les frais de transport (camion, ferry), l’assurance temporaire et d’éventuels frais de stockage en zone sous douane viennent alourdir la note. Il faut réserver une marge pour le contrôle technique norvégien, passage requis avant l’immatriculation, ainsi que pour le coût des documents d’enregistrement.
- TVA : 25 %
- Droits de douane : 0 % (UE, pays associés avec EUR.1), sinon 10,7 %
- Contrôle technique dans le pays d’accueil
- Frais de plaques et d’immatriculation
La Norvège applique aussi une taxe sur les émissions de CO2 selon les rejets du véhicule. Pour limiter les risques de contrariété, gardez précieusement tous les justificatifs et preuves de paiement. Cette opération demande rigueur et organisation pointilleuse : sans cela, tout peut basculer en cours de route.
Importer une voiture en Norvège, c’est accepter une procédure exigeante où chaque étape compte. Mais c’est aussi, une fois le défi relevé, la satisfaction particulière de poser ses roues sur le bitume scandinave en ayant mené son projet à terme, là où beaucoup s’arrêtent avant la ligne finale.


